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Pratiques rédactionnelles pour les magazines à faible ou moyenne diffusion par Sheila Sampath

Par Sheila Sampath, directrice de la rédaction et de la création, Shameless Magazine

Les pratiques rédactionnelles sont une combinaison de structures professionnelles, interpersonnelles et politiques établie pour orienter les prises de décisions et le flux des travaux au cours du processus de production. De la conceptualisation d’un numéro à son exécution, ces considérations contribueront à articuler et à documenter le pourquoi, le quoi et le comment de votre travail.

La dimension politique : Définir la nature du mandat rédactionnel (ou : POURQUOI nous publions le magazine?)

1. Articulez un énoncé clair du mandat.

Que vous prépariez une nouvelle publication ou une publication existante, il est fondamental de prendre le temps d’articuler le mandat de votre magazine (ou d’en acquérir une compréhension approfondie) pour établir un cadre propice à des prises de décisions transparente et fiable. Quel rôle votre publication joue-t-elle dans un genre de publication, une industrie ou auprès d’un groupe démographique? Existe-t-il un énoncé de mission, un énoncé de vision ou un énoncé de philosophie de votre publication? Le cas échéant, quelle en est votre compréhension, ou comment vous et votre équipe rédactionnelle existante pouvez-vous les décliner ou les réinterpréter? Une discussion entre les membres de l’équipe (et du conseil, s’il y a lieu) peut être organisée à l’interne ou avec l’aide d’un coordonnateur de l’extérieur.

2. Déterminez devant qui vous devez répondre de vos décisions

La négociation de la responsabilité, dans le monde de l’édition, peut être une tâche ardue, mais elle est utile, tout au moins, pour orienter votre mandat et cerner à qui s’adresse votre publication. Quelle est votre structure de financement et quelles attentes sont liées à ces sources de revenus? Qui constitue votre bassin-lecteur et quel rôle souhaitez-vous jouer dans leur vie? Si ces deux groupes ne sont pas les mêmes, ou ont des visées conflictuelles, comment entendez-vous résoudre ces tensions?

3. Accordez priorité aux voix qui comptent

En vous inspirant de votre mandat et de votre réflexion sur votre responsabilité, demandez-vous À quelles voix devons-nous accorder une place centrale? Ces voix sont-elles actuellement représentées dans des rôles de leadership au sein de votre publication? Et, quelles pratiques et politiques devons-nous mettre en œuvre pour refléter cette vision? Vous devez comprendre que le rayonnement vers de nouvelles communautés de rédacteurs et de rédacteurs en chef est un processus continu de culture des rapports de confiance et d’établissement de relations.

La dimension professionnelle : Veiller au respect d’un flux des travaux clair et de la qualité (ou : QUE faisons-nous?)

1. Définir les rôles et les responsabilités

Dans les publications à faible ou moyenne diffusion, les employés sont souvent polyvalents. Que votre publication en soit à ses premiers balbutiements ou qu’elle soit plus établie, il est utile de prévoir la tenue d’audits semi-réguliers afin de vous assurer que les membres de votre équipe se sentent reconnus pour leur apport, et pour déterminer s’il y a de meilleures façons de structurer le pouvoir ou de répartir le travail. Lorsque les attentes liées à un poste sont clairement définies, les gens savent quand demander du soutien, à quoi consacrer leur temps et leur énergie, et comment se définir par rapport à leurs collègues.

2. Établissez les étapes du processus rédactionnel et un calendrier

La définition des phases d’un cycle de production est particulièrement importante pour le personnel et pour les collaborateurs de votre publication. Voici quelques questions à retenir :

  • Comment la conceptualisation des numéros est-elle effectuée? Qui participe à ce processus?
  • Quels processus sont en place pour rejoindre des rédacteurs ou répondre aux propositions?
  • Comment déterminerez-vous si un rédacteur est bien adapté à un article (et si ce choix s’aligne bien sur ce que vous avez défini dans votre mandat rédactionnel)?
  • À quoi aimeriez-vous que ressemble votre processus auprès des rédacteurs? À titre d’exemple, souhaitez-vous obtenir un aperçu, une première ébauche, une deuxième, une troisième?  Y a-t-il une conversation continue entre le rédacteur en chef et le rédacteur? Quelles sont les échéances que vous souhaitez que les rédacteurs respectent et lesquelles pouvez-vous garantir que vous respecterez vous-même?
  • Une fois qu’un texte est déposé, quel est le processus de révision, de vérification des faits et de correction d’épreuves en place? Si des problèmes ou changements importants surviennent tard dans le processus, comment seront-ils communiqués au rédacteur?
  • À mesure que les textes arriveront aux étapes de la mise en page et de la création visuelle, le cas échéant, comment votre mandat rédactionnel sera-t-il respecté lorsque votre directeur de la création collaborera avec les photographes et illustrateurs?
  • Quand les collaborateurs pourront-ils prévoir recevoir un paiement? Comment les informerez-vous que leur travail a été publié?
  • Quel sera le degré de chevauchement entre les numéros?
  • Comment pouvez-vous avoir des réserves pour les éventualités dans votre calendrier de publication?

En établissant les balises de ce processus, réfléchissez à la façon dont vous prévoyez le communiquer à votre équipe, et au mode de suivi des communications dans votre organisme. Note : il existe plusieurs systèmes en ligne gratuits ou peu coûteux qui peuvent faciliter la gestion de ce processus une fois qu’il a été balisé (p. ex. : calendrier Google, Trello.com, Slack).

3. Faites preuve de souplesse – demandez aux membres de votre équipe ce dont ils ont besoin pour bien s’acquitter de leur tâche

Bien qu’il soit utile d’avoir un processus et un calendrier clairement articulés, pour bien collaborer avec des intervenants de provenances diverses, il faut savoir faire preuve de souplesse. Par exemple, un rédacteur qui dépose un texte personnel traitant d’un événement de vie traumatisant peut réaliser que le processus rédactionnel peut être exigeant sur le plan émotif et avoir une incidence sur son bien-être; une personne convoquée en entrevue peut être aux prises avec une situation personnelle difficile et ne pas être immédiatement dans un bon état d’esprit pour passer une entrevue. Les exemples sont nombreux. Dans ces cas, il est utile de passer en revue votre mandat rédactionnel, et plus particulièrement de revoir ce que signifie « être responsable », cerner des voix spécifiques pour bien centrer le propos, et de demander aux collaborateurs ce dont ils ont besoin pour déposer leurs textes en respectant l’échéancier. Plus vous réussirez à préserver un climat d’ouverture dans les communications et de résoudre les problèmes avec les personnes qui collaborent avec vous, plus souple sera le processus (et la relation de travail).

La dimension personnelle : Définir des façons de travailler (ou : COMMENT travaillons-nous?)

1. Positionnez-vous par rapport à votre mandat

Pour être en mesure d’aller plus avant dans le processus rédactionnel – c’est-à-dire non seulement définir le travail qui doit être produit, mais aussi comment il doit l’être – nous devons cerner la nature de notre relation avec notre mandat, notre bassin-lecteur et nos collaborateurs. Estimez-vous faire partie de votre bassin-lecteur? Quelles communautés et identités représentez-vous, et sont-elles celles dont vous voulez faire entendre la voix? Vos réponses à ces questions peuvent vous aider à articuler les nuances de votre rôle (par exemple : rédacteur en chef comme facilitateur, par opposition à rédacteur en chef comme spécialiste; éditeur comme allié, par opposition à éditeur comme représentant). Votre relation à votre mandat et avec votre bassin-lecteur peut changer au gré du temps; c’est pourquoi il est utile de voir cette démarche comme un processus continu et itératif de réflexion personnelle.

2. Soignez votre travail

Il arrive souvent que nous héritions de méthodes de travail issues de milieux ou d’expériences inéquitables ou qui contribuent à l’usure ou à la fatigue (p. ex. : stages non rémunérés, école de journalisme, notamment). Rien ne nous empêche de redéfinir nos relations avec nos collègues, dans un cadre attentionné et respectueux. Demandez-vous : Comment puis-je établir une vision rédactionnelle solide, tenir compte des défis qui vont de pair avec un environnement où priment les échéances, et être attentionné à l’égard de mes collègues et collaborateurs afin qu’ils produisent le meilleur travail possible tout en restant fidèles à eux-mêmes? Quels apprentissages et « désapprentissages » doivent se faire pour instaurer un nouveau genre d’environnement de travail?

3. Voyez le processus rédactionnel comme une forme de développement des relations/communautés

Très peu de publications n’existent que dans le but de publier – souvent, nous nous attachons à mettre le bassin lecteur en rapport avec des connaissances, à exposer le public à de nouvelles idées ou à établir des liens entre les communautés. En notre qualité de rédacteurs en chef et d’éditeurs, nous agissons comme agents de liaison pour établir ces relations et, de ce fait, le développement de relations constitue toujours un élément central de ce que nous faisons. Ayez cette réflexion à l’esprit en poursuivant votre démarche de définition du mode de déroulement de votre travail.


Les fiches Hotsheets : Lectures utiles pour les magazines culturels et indépendants. Chaque « hotsheet » diffuse de l’information actuelle sur un sujet donné et est rédigé par un expert du domaine. Les fiches Hotsheets ont été préparés par Magazines Canada.

Canada Council for the Arts / Conseil des arts du Canada Department of Canadian Heritage  Ontario Arts Council / Conseil des arts de l'Ontario Ontario Creates / Ontario Créatif

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La démystification de la pile d’attente en bref par Chelene Knight

Par Chelene Knight, directrice-rédactrice en chef du magazine Room, chef de la direction de #LearnWritingEssentials, auteure de Dear Current Occupant

Le mystère de la pile d’attente

Photograph of Chelene Knight
Chelene Knight

Qu’est-ce qu’une pile d’attente? La définition varie d’une personne à l’autre, d’un magazine à l’autre, et d’un éditeur à l’autre. Dans la plupart des cas, elle se définit comme l’empilade de propositions de textes qui n’ont pas été retenues pour être publiées, à la première lecture. Avec l’émergence des services de gestion en ligne des propositions, tels que Submittable, cette empilade physique de propositions a atteint les proportions d’un gigantesque classeur immatériel.

Pour d’autres, elle désigne plutôt « toute proposition non sollicitée », mais, dans le cas des magazines littéraires (les propositions sollicitées mises à part), ne pourrait-on pas dire que toutes les propositions sont non sollicitées? À l’heure où un grand nombre de magazines littéraires ont adopté les services de gestion des propositions en ligne, il n’y a plus de véritable pile d’attente; on se trouve plutôt en présence d’une série de processus destinés à déterminer où une proposition est placée « en attente », pendant qu’elle n’est pas lue, passée en revue ou considérée pour publication. Bien que l’option de soumettre votre travail en ligne ait ses avantages, le flux de nouvelles propositions a considérablement augmenté.

Les pratiques et procédures de lecture des propositions varieront selon les magazines, leurs ressources en personnel et en bénévoles, et selon quelques autres facteurs, mais le principe demeure le même dans tous les cas : il s’agit d’archiver les propositions reçues et d’en faire un suivi, et de s’assurer que le comité de lecture lise et les classe TOUTES (c’est cet aspect qui requiert tant de temps).

Ainsi donc, votre formidable nouvelle, roman ou poème est promis à se retrouver « en attente », avant même que vous n’appuyiez sur le bouton « envoyer ». Voyons comment nous pouvons démystifier la pile d’attente, car après tout, les piles d’attentes peuvent receler de véritables trésors.

Calendrier et échéances de dépôt des propositions

Si un appel de propositions de textes commence le 1er novembre et se termine le 31 janvier, n’est-ce pas là le meilleur moment où déposer une proposition? En vérité, cela n’a pas d’importance. Pour peu que vous déposiez votre proposition au cours de cette période, vous êtes en règle. Ce que plusieurs ne savent pas (et cela vaut particulièrement dans le cas des magazines trimestriels), c’est que lorsque l’appel de propositions est lancé, les propositions ne sont lues qu’à compter de la date de clôture de l’appel. Qu’est-ce que cela signifie? Si vous déposez votre texte le 1er novembre, il est à parier qu’il ne sera pas passé en revue avant la fin du mois de janvier, tout au moins. La raison en est que dans le cas des magazines trimestriels, les rédacteurs en chef et les équipes de rédaction travaillent à la préparation de quatre numéros à la fois, lesquels sont à diverses étapes de la production.

Production :

Suivi à un deuxième rédacteur en chef :
Si votre texte a été lu par le rédacteur en chef et que, bien qu’il aime votre texte, il ne peut l’utiliser, il le fera habituellement suivre au rédacteur en chef d’un numéro ultérieur (il est agréable de recevoir un courriel d’un magazine qui vous en informe, car cela signifie que vous devrez attendre deux fois plus longtemps; d’où l’importance, pour les magazines, d’en tenir les rédacteurs informés). Note : ce processus est respecté par certains magazines, mais non par tous.

Ce dont vous devez vous souvenir :

  • La plupart des magazines ont des premiers lecteurs, et votre proposition doit franchir cette étape avant d’être soumise au rédacteur en chef. C’est une étape délicate du processus, car même si vous avez fait des recherches pour trouver le rédacteur en chef et avez une bonne idée de ce qu’il aime et publie habituellement, votre proposition pourrait ne pas se rendre jusqu’à lui. Je sais que cela peut paraître décourageant, mais je vous rassure tout de suite, si votre texte se démarque, il sera publié d’une manière ou d’une autre.
  • Le processus de production est long. On ne peut y échapper. Une grande part de ce processus est vouée à réunir tous les éléments du numéro à paraître, et une grande part de cette tâche porte sur bien d’autres aspects que ceux de la lecture et du choix des textes. Il faut une année complète pour préparer un numéro, pendant que quatre numéros sont en production concurremment, mais à diverses étapes (cela vaut pour les magazines trimestriels. Si vous avez des questions, déposez-les sur Slack et je ferai de mon mieux pour fournir des réponses simples.

Faire un suivi ou ne pas faire de suivi

J’estime qu’il est tout à fait acceptable de faire un suivi auprès d’un magazine à propos du texte que vous avez proposé si vous n’avez eu aucune nouvelle depuis six mois ou plus. Mais vous devez faire preuve de prudence dans votre demande.

Le travail non rémunéré est une réalité. La plupart des équipes de rédaction des magazines littéraires sont composées de bénévoles ou d’employés faiblement rémunérés qui font ce travail avant ou après leur journée de travail. Il n’est pas recommandé de demander au rédacteur en chef d’un magazine de vous faire part de commentaires étayés. Vous pouvez toutefois lui demander si le rejet de votre article tient à un manque d’espace dans un numéro particulier (ce qui peut se produire). Vous pouvez aussi, si vous recevez un courriel du rédacteur en chef, lui demander si votre texte a été annoté et s’il serait possible de vous faire part de ces annotations. Notez toutefois que cela se produit rarement. Faites simplement preuve de courtoisie dans votre requête, et de réalisme dans vos attentes, et témoignez de votre conscience du travail additionnel que suscite votre demande.

Résumé des meilleures pratiques et principales leçons à retenir

  • Aujourd’hui, la pile d’attente est un classeur virtuel de propositions reçues et étiquetées « à lire ».
  • Comme nous sommes passés à l’ère des propositions en ligne, le nombre de propositions que les magazines reçoivent a considérablement augmenté.
  • Les équipes de rédaction préparent habituellement plus d’un numéro à la fois, et ces numéros sont à diverses étapes de la production.
  • Si un rédacteur en chef n’a pas d’espace pour publier votre texte, quelle qu’en soit la raison, il peut faire suivre le texte au rédacteur en chef responsable du numéro suivant (ou encore, s’il n’y a qu’un rédacteur en chef, le retenir pour le prochain numéro).
  • Habituellement, les textes sont lus par de premiers lecteurs avant d’être transmis au rédacteur en chef.
  • Le processus de production peut être long. La préparation d’un numéro de magazine comporte de nombreuses étapes :
    • Entrevues
    • Organisation de la structure visuelle
    • Lecture des propositions
    • Mise en page et conception visuelle
    • Démarchage pour obtenir des annonces à publier
    • Administration
    • Révision des textes
    • Lecture d’épreuves
    • Liens thématiques
  • Vous pouvez faire un suivi à propos de votre proposition, mais prenez garde de ne pas demander des commentaires étayés, car la plupart des rédacteurs en chef sont des bénévoles et la question du travail non rémunéré est toujours délicate.
  • Envoyez toujours vos meilleurs textes. Il est à parier que s’ils se démarquent, ils trouveront preneur.

Les fiches Hotsheets : Lectures utiles pour les magazines culturels et indépendants. Chaque « hotsheet » diffuse de l’information actuelle sur un sujet donné et est rédigé par un expert du domaine. Les fiches Hotsheets ont été préparés par Magazines Canada.

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Conseils sur la LAPHO (Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario) pour votre site Web par Caren Watkins

Par Caren Watkins, MDes; spécialiste en conception inclusive, CRCI, FLOE, Université OCAD; coordonnatrice SNOW : Inclusive Learning and Education

Un site Web accessible est un site où toute l’information présentée sur une page Web ou dans une application Web, y compris les textes, les images, les formes et les sons, doit être accessible aux personnes appartenant aux diversités physiques, sensorielles et cognitives. À compter du 1er janvier 2021, tous les sites publics et leur contenu Web publiés après le 1er janvier 2012, appartenant à ou étant contrôlés par un organisme privé, sans but lucratif ou public comptant 50 employés ou plus devra se conformer au GSAW (Guide sur l’accessibilité du Web) 2.0 Niveau AA (à l’exclusion du sous-titrage en direct et des descriptions audio préenregistrées). Bien que vous ne soyez pas tenu de rendre le contenu antérieur à 2012 accessible, vous serez tenu de répondre aux demandes des personnes qui souhaitent obtenir un contenu de rechange ou accessible.

Dans la fiche Hotsheet 2016 AODA nous avons discuté de l’importance de savoir comment les utilisateurs accèdent à votre contenu, de demeurer proactif et de recadrer l’approche en matière d’accessibilité : « Voyez moins l’accessibilité comme un processus de conformité, mais davantage comme un processus de conception exemplaire dont l’objectif est de rejoindre les personnes ayant toute forme de capacité. » Cette année, nous explorons plus en profondeur les outils qui peuvent vous aider à hisser votre site au Niveau AA et à maintenir sa conformité.

Les faits à propos des dates limites et de la conformité

La date limite de 2021 approche et la surveillance de la conformité deviendra vraisemblablement plus stricte. La conformité à la reddition de rapports devrait faire partie de votre objectif en matière d’accessibilité, tant pour vous aider à établir une stratégie d’accessibilité que pour vous éviter les amendes.

Voici un aperçu des dates limites relatives à l’accessibilité sur le Web pour les entreprises privées et les organismes sans but lucratif qui comptent plus de 50 employés, jusqu’à l’échéance de 2021 :

Entreprises privées et organismes sans but lucratif (50 employés et plus)
2014Tous les nouveaux sites Internet et le contenu Web de ces sites doivent se conformer au GSAW 2.0 Niveau A
Plans d’accessibilité pluriannuels en place
Dépôt du rapport d’accessibilité (avant le 31 décembre)
2017Dépôt du rapport d’accessibilité (avant le 31 décembre)
2020Dépôt du rapport d’accessibilité (avant le 31 décembre)
2021Tous les sites Internet et leur contenu Web doivent se conformer au GSAW 2.0 Niveau AA
(à l’exclusion du sous-titrage en direct et des descriptions audio)

Voir une liste complète des dates limites sur Access Ontario : https://accessontario.com/wp-content/uploads/2014/09/AODA-Deadlines.pdf

Pour les besoins de cette fiche Hotsheet, nous nous sommes centrés sur la section 14 des Normes pour l’information et les communications de la Réglementation sur les normes d’accessibilité intégrées (RNAI) de la LAPHO, appelée « sites Internet et contenu Web accessibles. » Il est important de comprendre que la RNAI comporte plusieurs autres normes qui régissent non seulement les normes relatives à l’information et aux communications, mais également les normes en matière de transport et d’emploi, lesquelles ont leurs propres exigences. Certaines entreprises d’édition peuvent devoir se conformer aux diverses sections des trois normes.

Le rapport de conformité obligatoire comprend 17 questions qui sont principalement reliées aux services et aux environnements construits (espace). La question finale du rapport couvre la conformité des sites Web : « Outre les exigences citées dans les questions ci-dessus, votre organisme se conforme-t-il à toutes les autres exigences en vigueur en vertu de la Réglementation sur les normes d’accessibilité? » Bien que la formulation n’évoque pas spécifiquement la conformité reliée au Web, l’énoncé couvre l’ensemble des exigences établies.

Il y a des règles spécifiques d’accessibilité pour les éditeurs de publications éducatives, ce qu’il est selon moi utile de mentionner, étant donné que les magazines restructurent le contenu pour produire des éditions spéciales ou des livres. Si ces publications sont destinées à constituer des ressources d’apprentissage pour des établissements d’éducation ou de formation, elles doivent alors se conformer aux normes d’accessibilité en Ontario. Vous trouverez plus d’information ici : https://www.ontario.ca/page/accessibility-rules-publishers

Faire vos devoirs

Il y a deux guides utiles pour mieux comprendre la question de l’accessibilité et obtenir des précisions sur ce qui doit être fait sur votre site selon les critères du Guide pour l’accessibilité du Web (WCAG).

1. Guide sur l’accessibilité basée sur quatre principes

Le W3C (World Wide Web Consortium), l’Initiative d’accès au Web, a mis au point un guide utile sur les exigences d’accessibilité du Web, structuré selon les quatre principes intrinsèques de l’accessibilité du Web : Pratique, Opérationnel, Utilisable et Robuste (POUR). Sous chaque principe se trouvent des liens vers les critères pertinents du Guide pour l’accessibilité du Web (WCAG) et plusieurs récits de personnes ayant une expérience vécue. Un aperçu vous en est fourni ci-dessous, mais assurez-vous de vérifier l’ensemble du guide pour tirer pleinement parti de ce guide pratique d’apprentissage :

A. L’information et l’interface utilisateur Pratiques comprennent des solutions de rechange textuelles pour le contenu non textuel, les légendes, et d’autres solutions de rechange pour le multimédia, ainsi que des options pour contrôler un élément audio ou vidéo, à titre d’exemple.

B. Des interfaces utilisateur et une navigation sont opérationnelles lorsqu’une personne peut utiliser un clavier pour naviguer sur votre site plutôt que de poser des gestes, d’utiliser la souris ou un pavé tactile, et lorsque les gens ont suffisamment de temps pour lire et utiliser le contenu en reportant ou en supprimant les interruptions. Cela signifie également que le curseur du clavier est visible, que les pages ont des titres clairs et que le but d’un lien est clairement compréhensible.

C. Une page Web est considérée être utilisable lorsque le texte est lisible et compréhensible, que le contenu s’affiche et s’articule de façons prévisibles, et lorsque les utilisateurs obtiennent de l’aide pour éviter ou corriger les erreurs (en remplissant des formulaires, par exemple). Vous pouvez faciliter une plus grande compréhension pour faciliter le caractère « utilisable » du site en fournissant des définitions des mots, abréviations et expressions inhabituels et en utilisant le langage le plus simple possible (ou même en fournissant des versions simplifiées); en ayant une navigation et des invites constants sur toutes les pages pour aider les gens à apprivoiser la navigation sur le site en posant des gestes qui sont prévisibles; et en offrant aux gens la possibilité de réviser et de corriger le contenu pendant qu’ils remplissent un formulaire, et après.

D. Le fait de s’assurer que le marquage peut être interprété par des technologies d’assistance fonctionnelle (telles que les lecteurs d’écran) contribue à la création d’un contenu robuste qui comprend le nom, le rôle et la valeur du contenu afin que les technologies d’assistance fonctionnelle puissent traiter le contenu de façon fiable. « ARIA est l’outil pour fournir les noms, les rôles et les valeurs pour les concepts d’interface utilisateur (IU) qui ne font pas partie de la norme HTML, tels que l’interface de navigation par tabulation », souligne Alan Harnum, développeur principal de contenu inclusif au Centre de recherche sur la conception inclusive (CRCI). (Voir « Ce que vous devez prévoir dans un proche avenir 2. ARIA 1.1 » ci-dessous pour plus d’information et pour comprendre la signification des termes nom, rôle et valeur dans un contexte technologique ici).

2. Outil de référence rapide du Guide pour l’accessibilité du Web

Cet outil de référence comporte un filtre pour vous aider à cibler les sections de votre site Web à traiter selon les principes d’accessibilité POUR. En réglant les filtres sur 2.0 Niveau AA, vous pourrez naviguer parmi les quelque 13 exigences à respecter pour vous conformer à la LAPHO Le Niveau A compte environ 25 critères et si vous avez respecté l’ensemble de ces critères, ou la plupart, vous serez en bonne voie d’être conforme au Niveau AA. Pour vous faciliter encore plus la tâche, chaque critère affiche des zones de développement où vous pouvez obtenir plus d’information, comme des descriptions complètes, des techniques et cas de défaillance, ainsi qu’une information plus approfondie pour vous aider à comprendre un critère en particulier.

WCAG's quick reference tool filter tab showing selection options. / Onglet de l'Outil de référence rapide du Guide pour l'accessibilité du Web affichant les options offertes.

Figure 1 : Onglet de l’Outil de référence rapide du Guide pour l’accessibilité du Web affichant les options offertes.

Ce que vous devez prévoir dans un proche avenir

Le travail se poursuit partout dans le monde pour documenter les meilleures pratiques et les normes internationales. Des groupes de travail, centres de recherche, défenseurs des intérêts et autres intervenants s’attachent à bâtir un monde plus inclusif en rendant la TIC (technologie de l’information et de la communication) accessible à tous. Nous pouvons ainsi prévoir l’établissement de mises à jour précieuses des critères, des normes et des exigences de conformité. En voici deux dignes de mention :

1. WCAG 2.1 (Guide pour l’accessibilité du Web)

La version 2.1 du Guide pour l’accessibilité du Web a été publiée en juin 2018. « Les objectifs principaux de la version 2.1 est d’améliorer l’accessibilité en tenant compte des différences en matière de mobilité, de faible vision et fonctionnalité cognitive », dit Lisa Liskovoi, conceptrice et spécialiste en accessibilité au Centre de recherche en conception inclusive. » « La focalisation sur la mobilité est importante, car beaucoup de gens utilisent et ont besoin d’utiliser un appareil mobile pour naviguer dans leur univers; ainsi, par exemple, dans la version 2.1, il est stipulé que l’orientation ne peut pas être limitée afin que les utilisateurs puissent indifféremment consulter un site ou une application verticalement ou horizontalement sur leur appareil. Les gestes complexes, tels que le « pincement » ou le « pivotement », requièrent des solutions de rechange quant à la façon d’exécuter l’action. À titre d’exemple, le pincement destiné à faire un zoom avant comporte également des options plus (+) et moins (-) que les gens peuvent sélectionner pour exécuter la même fonction. » Dans ses examens de l’accessibilité des sites Web, Lisa observe souvent que le contraste du contenu non textuel, tels les boutons, icônes et autres éléments importants pour les utilisateurs, est faible, ce qui rend très difficile la détection de ces éléments. La version 2.1 traite la question de l’accès au contenu non textuel en prévoyant une nouvelle exigence relative à l’amélioration du contraste et de la visibilité. WCAG 2.1 (Guide pour l’accessibilité du Web) a été adopté par l’Union européenne, mais il n’a pas encore été intégré à la législation canadienne, en date de novembre 2018.

Nous commençons à observer de plus en plus de travail accompli en matière d’inclusion des différences cognitives et de TIC. L’automne dernier, le CRCI (Centre de recherche sur la conception inclusive) a eu l’occasion d’organiser un atelier qui a réuni les leaders mondiaux de l’approvisionnement et de l’accessibilité pour documenter une politique d’accessibilité progressive pour le gouvernement fédéral du Canada. Une recommandation clé du groupe portait sur l’importance de tenir compte des différences cognitives. WCAG 2.1 (Guide pour l’accessibilité du Web) a commencé à incorporer certaines exigences fonctionnelles qui tiennent compte des différences cognitives, dont celle d’offrir des avertissements dans le cas des tâches qui comportent une limite de temps d’exécution. À titre d’exemple, si une personne doit recueillir de l’information sur sa carte de crédit ou des coordonnées dans le cadre d’une tâche limitée dans le temps, elle en est ainsi avertie avant d’entreprendre la tâche, ce qui lui permet de recueillir l’information en prenant tout le temps qu’il lui faut avant d’entreprendre la tâche.

2. ARIA 1.1

ARIA (pour « Accessible Rich Internet Applications ») est un ensemble d’attribut de marquage Web qui « définit une façon de rendre le contenu Web et les applications Web plus accessibles pour les personnes ayant des incapacités » en ajoutant une couche sémantique d’information qui peut être recueillie par les technologies d’assistance fonctionnelle. À titre d’exemple, il permet aux utilisateurs de communiquer la fonctionnalité et l’état courant de commandes qui réduisent et développent le contenu, commandes qui ne sont généralement communiquées que visuellement. Les développeurs peuvent rendre les applications Web de pointe accessibles et utilisables pour les personnes ayant des incapacités fonctionnelles, plus particulièrement pour celles qui doivent utiliser un lecteur d’écran et celles qui ne peuvent utiliser une souris.

ARIA comporte plusieurs mises à jour de la version 1.1. Lisa évoque les sites qui utilisent les flux de rôle infinis tels que Pinterest, où un lecteur d’écran ne signale pas à l’utilisateur que la page a été rafraîchie, ce qu’un utilisateur ayant une bonne vision peut facilement percevoir. Avec ARIA 1.1, un attribut commande au lecteur d’écran de fournir un avertissement vocal lorsqu’une page du flux de rôle a été rafraîchie.

Approche agile et inclusion vont de pair

Le rajustement le plus important que vous pouvez entreprendre se rapporte aux processus. La façon dont vous concevrez et bâtirez votre contenu Web peut faciliter votre conformité. « Évitez l’approche championne et misez sur l’accessibilité d’ensemble », dit Lisa, « et mieux encore, placez l’accessibilité au centre des valeurs de votre entreprise. »

Le maintien d’une conformité durable dépendra de votre capacité d’incorporer une approche axée sur l’accessibilité à toutes les étapes de votre processus de conception en veillant à ce que vos pratiques soient inclusives et tiennent compte de la diversité des capacités fonctionnelles. Les perspectives, pratiques, outils et activités du The Inclusive Design Guide sont des ressources que vous pouvez facilement intégrer à vos processus existants (particulièrement si vous avez un processus d’édition agile en place). Consultez la section « pratique de conception inclusive » de la page de ressource FLOE pour consulter d’autres liens utiles.

Une idée au passage : envisagez l’accessibilité comme votre quatrième résultat dans un modèle de quadruple résultat, et vous deviendrez sans contredit un leader de l’inclusion.

Merci à Lisa Liskovoi, à la Dre Vera Roberts, à Justin Obara, à Alan Harnum et à la communauté de la conception inclusive.

Ressources

Astuces de la fiche Hotsheet de 2016 sur la LAPHO pour votre site Web

https://magazinescanada.ca/wp-content/uploads/2016/09/2012_hotsheet2016_aodatipsforyourwebsite_carenwatkins_f.pdf

Conception inclusive

The Inclusive Design Guide
https://guide.inclusivedesign.ca/index.html

Liste de ressources en pratiques de conception inclusive et plus
https://floeproject.org/resources.html

The Inclusive Learning Design Handbook
https://handbook.floeproject.org/

Divers types de technologies d’assistance fonctionnelle et accessible utilisés pour accéder au contenu
https://snow.idrc.ocadu.ca/assistive-technology-2/

Le Centre de recherche sur la conception inclusive
https://idrc.ocadu.ca/about-the-idrc

The Business Case for Digital Accessibility

Cette ressource, publiée par The W3C WAI (Education and Outreach Working Group (EOWG), comprend les avantages directs et indirects de l’accessibilité, les risques de la non prise en charge adéquate de l’accessibilité, et des études de cas et exemples qui démontrent comment l’investissement continu dans l’accessibilité est bon pour votre organisme. Elle illustre comment l’accessibilité peut :

  • Stimuler l’innovation
  • Enrichir votre image de marque
  • Augmenter votre portée commerciale
  • Minimiser les risques juridiques

https://www.w3.org/WAI/business-case/

Blogues WCAG 2.1 (Guide pour l’accessibilité du Web)

https://knowbility.org/blog/2018/WCAG21-intro/

https://support.siteimprove.com/hc/en-gb/articles/360004825651-FAQ-on-WCAG-2-1-The-new-standard-for-Accessibility

Comment vous conformer à WCAG 2 : Outil de référence rapide

https://www.w3.org/WAI/WCAG21/quickref/?currentsidebar=%23col_customize&versions=2.0&levels=a%2Caaa

Principes d’accessibilité POUR

https://www.w3.org/WAI/fundamentals/accessibility-principles/

Comprendre le concept de ROBUSTE et le sens de nom, de rôle et de valeur dans le contexte des technologies d’accessibilité https://www.smashingmagazine.com/2015/03/web-accessibility-with-accessibility-api/

ARIA

La norme (https://www.w3.org/TR/wai-aria-1.1/)

Le document sur les pratiques de rédaction (https://www.w3.org/TR/wai-aria-practices-1.1/)

Options d’interface utilisateur (module d’accessibilité pour votre site)

Options d’interface utilisateur (UI Options) est un outil qui permet de personnaliser le contenu Web et d’autres interfaces utilisateur numériques en fonction de vos besoins et préférences. Il ajoute des styles aux styles existants d’un site ou d’une application Web, et peut s’intégrer à la conception avec un effort relativement minime.

Outils et guides de vérification de l’accessibilité

Examinez votre site Web pour détermine s’il est accessible :
http://achecker.ca/checker/index.php

http://idrc.ocadu.ca/index.php/research-and-development/478?gclid=Cj0KEQiA3t-2BRCKivisuDY24gBEiQAX1wiXHmwOJbsMQMB3PYdBjLjr1mt69mBqD75tH3nw5axKCMaAoNe8P8HAQ

Vérifiez votre marquage pour vous assurer qu’il est conforme aux meilleures pratiques d’accessibilité :
http://validator.w3.org/
http://adod.idrc.ocad.ca/

Vérifiez le contraste de vos couleurs :
http://webaim.org/resources/contrastchecker/

Comprendre les besoins des utilisateurs, quelles que soient leurs capacités :
https://www.w3.org/WAI/intro/people-use-web/Overview.html

Directives sur l’accessibilité du contenu Web pour les développeurs Web : http://www.gaates.org/aICwebdev/cont.php

Authoring tools accessibility guidelines (ATAG 2.0) :
https://www.w3.org/TR/ATAG20/

50 employés et plus :
https://www.ontario.ca/fr/page/comment-rendre-les-sites-web-accessibles

Site du ministre Qualtrough :
https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/programmes/loi-prevue-accessibilite/consultation-protocole-facultatif.html

Autres :
https://www.rgd.ca/database/files/library/RGD_AccessAbility_Handbook.pdf
http://terracoda.ca/ramp/
https://www.ontario.ca/fr/page/regles-en-matiere-daccessibilite-pour-les-entreprises-et-les-organismes-sans-lucratif
https://www.wlu.ca/docs/EnablingAccessHandbook_online.pdf
http://webaim.org/resources/designers/
https://www.w3.org/WAI/Policy/
http://www.ami.ca/about-ami/web-and-mobile-accessibility
http://www.lflegal.com/2013/05/gaad-legal/


Les fiches Hotsheets : Lectures utiles pour les magazines culturels et indépendants. Chaque « hotsheet » diffuse de l’information actuelle sur un sujet donné et est rédigé par un expert du domaine. Les fiches Hotsheets ont été préparés par Magazines Canada.

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